Richard Millet
Un sermon sur la mort
Illustrations de Jean-Gilles Badaire.
Cette grotesque statue devant laquelle des touristes posaient en des attitudes non moins ridicules interdisait qu’on se jette par la fenêtre, aurais-je pu dire à la réceptionniste : un suicide aurait eu l’air d’une offrande à cette idole si représentative de l’infantilisation du monde. Il y a toujours quelque chose de démoniaque à singer les enfants autant que, pour ceux-ci, une fois adultes, à vouloir demeurer des enfants.
Composé à la manière d’un sermon en trois points, cette réflexion de Richard Millet sur la mort ne s’intéresse pas à ses conséquences métaphysiques comme on pourrait s’y attendre. Il est ici question de la mort du monde vivant : de la mort de la foi chrétienne, la mort de la culture occidentale, la mort de la langue. Monde où chacun, vidé de toute substance, se retrouve seul. Et le prédicateur de ce sermon n’échappe pas à cette règle, soumis à l’opprobre général que lui a valu le scandale lié à son essai littéraire sur Anders Behring Breivik. Mais c’est avec un plaisir malsain, comme empli d’une lucidité morbide, que l’on se délecte de cette fin de monde annoncée et de ce désespoir hargneux que l’on trouve chez les grands penseurs tels Emil Cioran ou Léon Bloy.
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20 exemplaires numérotés accompagnés d’un dessin original signé de Jean-Gilles Badaire.
180 euros. -
780 exemplaires sur vélin ivoire.
16 euros.