Philippe Comar

Un cri derrière la porte

Monotypes d’Édith Dufaux.

48 pages ‒ 14 x 22 cm

Les portes laissent passer les cris, les râles, les gémissements, aussi bien ceux des peintres fous que ceux des amants lorsque les corps exultent. Mais ces sons inarticulés ne font que souligner l’absence de toute parole audible. Les portes sont faites pour étouffer les confidences. Closes, elles sont muettes comme des huis de prison ou des dalles de tombe.

Une porte close. Les cris d’un fou. Des ventres incisés. Un frère mort : souvenirs en miettes qu’une terreur profonde ravive au creux de la nuit. Cet état congédie l’angoissé au temps de l’enfance, celui de l’immeuble familial et de sa cage d’escalier usée par les va-et-vient. Y résident les obscurs mobiles qui ont guidé ses choix et ses curiosités d’adulte. Ces errances mémorielles sur l’attirail symbolique que traînent la porte et le cri vont jusqu’au seuil des arts et de la mythologie – Breton, Ernst, Piaf, Callas, Rodin et Philomène entre autres s’y aperçoivent. Et dans l’esprit, les entrailles, derrière la porte, demeurent les ruines laissées par les fantômes.

Philippe Comar, né en 1955, est scénographe, plasticien, commissaire d’exposition et écrivain. Ses œuvres ont notamment été exposées au Centre Pompidou et à la Biennale de Venise. Professeur de dessin et de morphologie pendant près de quarante ans, l’anatomie et les sciences sont aux fondements de son art. Il est par ailleurs l’auteur de nombreux textes, ouvrages de poésie, essais ou fictions.

ISBN : 978.2.37792.162.1
  • 17 exemplaires numérotés et accompagnés d’un monotype d’Édith Dufaux.
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  • 683 exemplaires sur vélin ivoire.
    14 euros.