Henri Thomas
Reportage
Dessins et vignettes de Michel Danton.
Préface de Jacques Réda.
Les gens ne sont guère descriptibles, saisissables, que par le manteau des mots dont ils s’enveloppent, et qui est fait de la même étoffe que le nôtre. Appelons la conscience – l’être profond – Joseph. Putiphar (sa conscience, la mienne, la vôtre) peut le tâter, à travers le manteau, jusqu’à s’emplir de perceptions imaginaires, et bousiller le manteau : Joseph a disparu dans le tissu des mots. Putiphar soupire qu’elle l’a aimé, et que tous les hommes sont ainsi ; plein les bras, plein le cœur, plein l’esprit, et en fin de compte, quoi ? Des mots. Et des mots encore pour expliquer les songes !
Avec une fréquence presque ininterrompue Henri Thomas fera paraître dans la NRF, entre avril 1978 et mars 1982, quarante-deux Reportages. Ces pages de carnets, jamais réunies en volume, conjuguent tous les sentiments récurrents dans l’œuvre de Thomas : entre l’émerveillement d’une présence au monde et l’inquiétude à habiter une existence ordinaire. Où reportage rime avec vagabondage, où ellipses et ruptures offrent au provisoire et à l’éphémère l’assurance des choses pérennes, Henri Thomas affirme le droit souverain d’une invention capricieuse.
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848 exemplaires sur vélin ivoire d’Anglemont.
28 euros.