Marcel Proust
Remarques sur le style
Avant-propos de Paul Morand.
Illustrations de Nja Mahdaoui.
Une étrangère a élu domicile dans mon cerveau. Elle allait, elle venait ; bientôt, d’après tout le train qu’elle menait, je connus ses habitudes. D’ailleurs, comme une locataire trop prévenante, elle tint à engager des rapports directs avec moi. Je fus surpris de voir qu’elle n’était pas belle. J’avais toujours cru que la Mort l’était. Sans cela comment aurait-elle raison de nous ? Quoi qu’il en soit, elle semble aujourd’hui s’être absentée. Pas pour longtemps sans doute, à en juger d’après tout ce qu’elle a laissé. Et il serait plus sage de profiter du répit qu’elle m’accorde, autrement qu’en écrivant une préface pour un auteur déjà connu qui n’en a pas besoin.
D’abord prévu comme préface à Tendres stocks, cette sinueuse introduction se lit davantage comme “un petit cours de littérature”. Il y est peu question de Paul Morand, sinon de son style qui étonna Proust au point qu’il voulut livrer sur le sujet, de Racine à Baudelaire, de Boileau à Sainte-Beuve, une analyse personnelle, à rebours d’Anatole France qui déclarait alors que “toute singularité dans le style devait être rejetée”. En la matière, rien n’est plus essentiel que ces pages de Marcel Proust.
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500 exemplaires sur vélin.
13 euros.