Henri Michaux
Par des traits
Soixante-cinq illustrations de l’auteur.
Pas vraiment une langue, mais toute vivante, plutôt des émotions en signes qui ne seraient déchiffrables que par la détresse et l’humeur ; signes, dont le manque nous fait vivre maintenant en état de frustration.
Après des millénaires, l’envie du signe pictographique, toujours pas disparue.
Elle a ses moyens, son aisance, sa délivrance propre.
En dehors de la signalisation utilitaire, autre chaîne qui se prépare, elle a encore un avenir, vaste et rénovateur, mais comme vacances, satisfaction en soi.
Signe : enfin délivrant des litanies de mots, des phrases ne reposant que sur des phrases, se continuant en phrases il libérerait le cerveau de sa suroccupation locale.
Retour à une opération primitive dont la tentation encore sourde reçoit actuellement une nouvelle impulsion.
Signes qui permettraient d’être ouvert au monde autrement, créant et développant une fonction différente en l’homme, le désalienant.
S’il est un écrivain qui incarne l’esprit de Fata Morgana, c’est bien Henri Michaux. Ici, le trait est à l’honneur, “premier début et dernière des traces”, trait fondateur, genèse de toute construction. Trait destructeur également, celui qui “biffe”, rature, met un terme. L’ouvrage se poursuit par un essai, “Des langues et des écritures. Pourquoi l’envie de s’en détourner”, où l’auteur développe une interrogation précise sur la langue, la lecture, le signe pictographique. Il nous confie alors les raisons de sa recherche d’une “langue modeste, plus intime”, une langue moins encombrée, épurée, la langue parfaite des “hommes sachant qu’ils ne savent pas”.
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80 exemplaires sur Arches.
Huit sérigraphies en couleurs, signées, tirées par l’atelier Kizlik et De Broutelles.
indisponible. -
Nouvelle édition le 19 octobre 2018 à cinq cents exemplaires sur vélin.
25 euros.