Roger Gilbert-Lecomte
Monsieur Morphée empoisonneur public
Dessins de Philippe Hélénon.
Préface de Cédric Demangeot.
Dans la nuit impure de boue et de sang où l’humanité traîne, comme un écorché sa peau, elle, sa vie misérable et pétrie de souffrance seconde par seconde, montagne fait d’élytres d’insectes agglomérés, dans la nuit impure de boue et de lave où personne ne se reconnaît soi-même, moi Morphée-le-Fantôme, moi, Morphé-le-Vampire, je règne tutélaire et plein de sarcasmes, sur mes troupeaux maudits…
«Ce qui différencie le mieux l’homme de l’animal c’est la pipe»... Roger Gilbert-Lecomte, dans sa courte vie d’imprécateur inspiré, n’a cessé de faire le procès de l’homme raisonnable. Il est âgé de 22 ans lorsqu’il rédige le violent pamphlet de Monsieur Morphée pour la quatrième livraison de la revue Bifur (1930). Figure de prophète fou, mi-apocalyptique mi-clownesque à l’instar de son créateur, Monsieur Morphée, veut secouer l’Occident : qu’il s’éveille ou soit détruit. Dans cette dithyrambique apologie des drogues, Roger Gilbert-Lecomte veut aussi affirmer avec Nerval que le rêve, produit artificiellement ou non, n’est pas une fuite du réel mais l’exercice d’une conscience différente, d’une lucidité autre.
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500 exemplaires sur vélin.
12 euros.