Bernard Dufour
Les objets-nègres du Pradié
Relisant ces lignes si contraires à un universalisme idéal, les écrivant à la fin de ma vie, je me trouve effaré de la manière dont j’ai conduit ma vie face à… à cause de…ce que je voulais faire du désir d’art qui me tenait, comprenant que la connaissance et ses ambitions, le savoir et ses moyens, la culture et ses trésors devaient être relégués, suspendus, ignorés par moi en dépit des habitudes dominantes parce que la culture et l’art n’ont pas grand chose à faire ensemble, du moins lors de l’invention de l’art à travers la liberté qui le féconde et les contraintes qui le régissent dans un violent climat de contradiction.
Appuyée de nombreuses photographies c’est une vie vue par les objets qui fait ce livre. Tout comme André Breton avant lui, Bernard Dufour a accumulé dans sa maison du Pradié de nombreux objets d’art primitif. Il ne se définit pas pour autant comme collectionneur, ne cherchant pas à réunir un ensemble exhaustif d’une période ou d’un courant précis, mais plutôt comme “brocanteur”, prenant son plaisir dans la trouvaille de nouveaux objets, guidé dans son choix non par l’histoire mais par la forme.
En contrepoint, un texte de Philippe Dagen, critique d’art habitué au colonnes du Monde, porte sur cet ensemble singulier un regard extérieur, celui de l’amitié.
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500 exemplaires sur vélin du Pradié.
17 euros.