Jacques Réda

Le méridien de Paris

Illustrations de l’auteur.

1997 ‒ 72 pages ‒ 14 x 22 cm

A l’heure qu’il est, je devrais avoir recensé quarante-cinq pastilles. Cependant il m’en manque plusieurs. Quitté le métro à la station Quatre-Septembre, je me suis montré sans doute un peu trop confiant en cédant à l’attrait immédiat d’une papeterie, où un employé doté d’une barbe et d’un regard méphistophéliques m’a vendu pour 69 francs le cahier à couverture marbrée jaune et noir sur lequel j’entreprends de consigner le rapport de cette quatrième étape décevante. C’est cher.

En 1994, Jan Dibbets, pour rendre hommage au physicien François Arago, a installé sur le sol de Paris plus d’une centaine de médaillons de bronze qui forment en pointillés le tracé d’un méridien. Le méridien de Paris est le journal d’un spectateur qui a décidé de suivre cette ligne. Mais cette ligne de longitude, issue d’un calcul géodésique rigoureux, convoque tout autant le hasard en faussant régulièrement compagnie à celui qui souhaite la suivre : la ligne droite semble aller de guingois. Reste une méthode qui fournit à l’écriture de Jacques Réda, qui rapelle flâneries et contraintes des Ruines de Paris, le flou dont elle a besoin pour se déployer, multipliant la syncope et le pas de côté.

  • 30 exemplaires sur vélin pur fil Johannot.
    90 euros.
  • Nouvelle édition du 24 janvier 2019 à cinq cents exemplaires sur vélin.
    17 euros.