Salah Stétié
Le mendiant aux mains de neige
La joie habite avec moi dans mes poumons
Qui sont ruches, avec des millions d’abeilles
Et la brise incline une prairie en moi
Qui fait chanter en moi les asphodèles
Avec un bouquet rougi et ravi par le sang
Un moine, un mystérieux, s’est assis sur ma tombe
La mort n’est pas la mort, les insectes l’agréent
Et les pauvres mendiants à cause de la lune
Ont perdu la grande poussière des chemins
Où leurs sandales, comme au Japon, vont seules
Salah Stétié prosodie en son cœur solitaire, images, rêves et pensées, puis s’interroge, à l’aube ou au plus profond de la nuit, sur la place véritable de l’homme en ce monde, tantôt aride où «s’abîme l’abîme» et parfois «si bleu dans le bruissement des palmes». L’œuvre de Salah Stétié manifeste “le désir d’une vigilance et une foi dans la parole de poésie” (Yves Bonnefoy), elle se découvre dans une “illuminante complexité”, prolongement de la plainte du temps. Ici, tous les paradoxes s’éteignent dans le verbe devenu matière adamantine.
Poète, essayiste et critique d’art, Salah Stétié fait ses études universitaires en France après avoir suivi, à l’école Supérieure des Lettres de Beyrouth, les cours de Gabriel Bounoure. Il se lie d’amitié dès les années cinquante avec Jouve, Mandiargues, Ungaretti, Bonnefoy ou André du Bouchet. Il obtient en 1995 le Grand Prix de la Francophonie, décerné par l’Académie française. Il est membre de la Commission de Terminologie et de Néologie de la langue française.
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20 exemplaires sur papyrus de Baalbek.
75 euros. -
780 exemplaires sur vélin.
22 euros.