Daniel Bourdon
Le cas Alpha
Illustrations originales de Jan Voss.
Les jours passent, les amis changent, les amours meurent, mais l’écriture et les maladies nerveuses ne disparaissent jamais. Tel un scribe médiumnique au Mouseion d’Alexandrie, j’écris toujours, je ne cesse d’écrire. Nouvelles, récits, poèmes en prose, chapitres de romans accourent sous ma plume, se disputent les pages, envahissent mes carnets. Sans doute me faudrait-il d’emblée les congédier, mais il m’est impossible de résister au flux. J’ai dû l’accepter. Et que les œuvres ne puissent être attribuées qu’à un seul géniteur, celui dont l’histoire littéraire, à tort ou à raison, a retenu le nom, j’ai fini par l’admettre aussi, même si je puis difficilement m’en satisfaire.
Ces récits poétiques nous conduisent, au travers de portraits burlesques, à une méditation et à une exploration des dualités ; l’isthme énigmatique entre l’écrivain et son monde : Rien n’est plus difficile que de faire la différence entre une architecture décadente et une architecture héroïque. Écriture précise et efficace, elle n’est point ici pour mener vers des incarnations prodiguées par la langue. Simplement, elle propose une visite initiatique des chemins infinis, de l’interchangeable et du dédoublement.
Écrivain sobre, loin de la banalité, Daniel Bourdon a publié à ce jour sept livres, tous chez Fata Morgana : Les gardiens du territoire (1999), La dispersion (2002), L’opuscule (2005), Abécédaire (2006), Lettre morte (2007), L’extase du dillettante (2011), et L’intendant (2012). A ces titres s’ajoute un volume de traductions du poète vénézuélien Rafael Cadenas, Fausses manœuvres (2003).
-
513 exemplaires sur vélin d’Openshaw.
16 euros.