Salah Stétié
Lapidaires verdoyants
Mais le hasard est paresseux : c’est le fils du désert absolu de l’être. Il m’apparaît le plus souvent endormi vaguement sous un palmier aux palmes molles ou bien encore sous un flamboyant. Ainsi crée-t-il mille événements minimes d’une main toute lassitude capable de cela, repris et répété, qui fleurte avec le rien, le rien le degré juste au-dessous du peu.
Je comprends qu’il en soit ainsi. Ainsi, de fait, est la poésie. Et chaque fois qu’elle se manifeste, la poésie (c’est ici le moment de procéder à ce rappel) est une fête globale : les papillons y sont chez eux, le plaisir et le vide, le peu et le tout. L’amour surtout, orienté ou désorienté, qui est l’inspirateur originel, l’eau où vient boire la parole. Et donc nous tous, poètes présents à ce monde complexe, complexifié et simultanément allégé, unifié par notre imagination, levons un verre rempli de la densité légèrement écumeuse de la parole, au Soleil-Papillon qui nous abrite de son soleil, à la Poésie, notre aimée – au delà de tout, de tous et de toutes.
Convoquant Tagore, Valéry, Bonnefoy, Fouad Gabriel Naffah, Claudel ou Gracq, Salah Stétié rend un vibrant hommage aux poètes. Se plaçant dans la suite de Mallarmé, ces textes, aussi inspirés qu’inspirateurs, donnent au hasard – “assise instable de la création humaine” – un relief palpable.
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800 exemplaires sur vélin.
24 euros.