Jean Follain

L’épicerie d’enfance

Illustrations de Daniel Nadaud.

Postface de Gil Jouanard.

1999 ‒ 96 pages ‒ 14 x 22 cm ‒ ISBN 978.2.85194.910.3

Secrète symphonie d’odeurs : ce n’était pas seulement la naphtaline et la lavande, le tilleul sec et le cidre frais, mais près des chambranles, les effluves du bois vermiculé, et celles du plâtre qui s’humidifie, et encore l’odeur infime de l’eau le matin dans les brocs : cette eau montée de la veille dans les chambres et qui y séjournait toute la nuit d’été dans le tourbillon des poussières folles, apaisées pourtant après le brassage du soleil.

N’ayant appartenu à aucun groupe en particulier, ni pris de position réductible à une théorie, Jean Follain est resté inclassable. Il récusera pour ses recueils d’inspiration autobiographique la dénomination de «souvenirs» : ils ne retracent pas en effet l’histoire d’une personne, mais évoquent un monde disparu. Ainsi sauvés de tout passéisme, on n’entre jamais dans son épicerie sans s’être rempli les poches de monnaie d’échange : ses souvenirs contre nos souvenirs. L’épicerie d’enfance, un des premiers volume qu’il publia, révèle déjà le poète du reste que son écriture pare d’une aura merveilleuse

L’épicerie d’enfance est son inépuisable réserve de souvenirs ; “de la cave au grenier”, nous découvrons avec lui mille merveilles, “une secrète symphonie d’odeurs”, d’instants et de lieux poétiques – mais aussi des réflexions de l’homme, de l’adulte plus grave, sur “la vie urbaine”, “la guerre” ou “la bourgeoisie”. D’abord paru en 1938, le texte est maintenant accompagné d’étranges machines anciennes, sorties pour l’occasion du grenier du peintre Daniel Nadaud, et postfacé par Gil Jouanard, grand lecteur de Follain.

  • Nouvelle édition à 1000 exemplaires sur vélin ivoire.
    19 euros.