Constantin Cavafy
L’art ne ment-il pas toujours ?
Dessins de Pierre Souday.
Nouvelle édition.
Je n’ai jamais vécu à la campagne. Je n’y ai pas même fait, comme d’autres, de courts séjours. J’ai pourtant écrit un poème dans lequel je célèbre la campagne, dans lequel j’écris que je lui dois mes vers. Le poème ne mérité guère d’éloges. C’est la chose la moins sincère qui soit : un parfait mensonge. Pourtant je m’interroge à présent : est-ce vraiment un manque de sincérité ? L’art ne ment-il pas toujours ? N’est-ce pas quand il ment le plus qu’il est le plus créateur ?
Constantin Cavafy aura, presque malgré lui, marqué profondément la poésie grecque. Il avait pourtant masqué sa poésie ne publiant rien avant cinquante ans. Il avait de même masqué sa vie d’employé de bureau et sa sexualité qui l’amenait dans les tavernes interlopes à la recherche des garçons. Toute une vie en chuchotements et grisaille, et des poèmes qui ont pourtant fondé vers le début du vingtième siècle la poésie grecque contemporaine. Comme Kafka, il fut cet employé obscur qui vivait une autre vie dans la projection des mots. Homme du secret, sa voix est unique par sa beauté discrète, chuchotée. Écrites entre 1902 et 1911, ces vingt-sept notes de Cavafy sont une réflexion sur son œuvre, ses lectures et la création artistique.
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500 exemplaires sur vélin phanariote.
15 euros.