Blaise Cendrars
J’ai tué
Je vais braver l’homme. Mon semblable. Un singe. Œil pour œil, dent pour dent. A nous deux maintenant. A coup de poing, à coups de couteau. Sans merci. Je saute sur mon antagoniste. Je lui porte un coup terrible. La tête est presque décollée. J’ai tué le Boche. J’étais plus vif et plus rapide que lui. Plus direct. J’ai frappé le premier. J’ai le sens de la réalité, moi, poète. J’ai agi. J’ai tué. Comme celui qui veut vivre.
Lorsque la guerre de 14 éclate, Cendrars s’engage comme volontaire ; il est blessé et perd son bras droit en 1915. L’expérience du combat et de la mort réapparaîtra constamment dans son œuvre, à commencer par ce premier pamphlet écrit de la main gauche dénonçant violemment l’ignominie de la guerre. Nous reprenons ici en fac simile l’édition originale imprimée en couleurs par François Bernouard en 1918.
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1000 exemplaires sur vélin ivoire.
22 euros.