Gustave Roud
Haut-Jorat
Photographies de l’auteur.
Postface de Stéphane Pétermann.
C’est d’une perfection simple et noble : comment, devant elle, ne pas songer irrésistiblement à Poussin ? Ce rappel semblera peut-être singulier. Que de fois pourtant il s’est imposé à moi devant tel ou tel thème que proposait un paysage du Jorat ! On ne peut ne pas rêver à quelque Orphée, à quelque Phocion refaits ici «sur nature», comme Cézanne l’eût souhaité, rêve dont rien encore, hélas, n’annonce l’exaucement.
Si l’œuvre poétique de Gustave Roud reste confidentielle – et presque secrète – que dire de son œuvre photographique, dont l’ampleur ne saurait pourtant être négligée ? Avec Haut-Jorat, c’est ce double secret qui nous est révélé, toujours à voix obscure. Édité pour la première fois en 1949 en tirage limité hors-commerce, ce livre où le poète vaudois rend hommage à sa terre et à ceux qui la foulent est enfin exhumé, accompagné des huit photographies originales avec lesquelles il entre en résonance. Et si, par cette nouvelle publication, c’est un peu du secret qui se perd, le mystère quant à lui demeure intact, enraciné qu’il est en la terre aimée.
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600 exemplaires sur vélin.
15 euros.