Jean-Luc Parant
Habiter un palais
Suivi d’une Autobiographie par Le facteur Cheval
Dessins de Jean-Marie Queneau.
Le Facteur Cheval a construit son Palais Idéal pierre par pierre, morceau par morceau comme dans la nuit de son toucher. Et il l’a tant construit, additionnant une pierre à une autre pour élever petit à petit son monument, qu’il l’a rendu non seulement touchable mais aussi visible comme s’il était tantôt une image insaisissable, tantôt une matière palpable. Comme si le Facteur Cheval était passé du sommeil de son toucher accumulé à la veille de sa vue totalisée. Car c’est pierre par pierre que le Facteur Cheval a réussi à construire son palais, comme s’il avait tout construit les yeux fermés, comptant chaque pierre entassée et chaque heure passée comme dans la nuit, en aveugle, pour ne pas oublier le nombre de pierres qu’auraient transportées ses mains, le nombre d’heures qui auraient rempli son temps, faisant naître un espace rêvé.
Jean-Luc Parant, inlassablement, d’une obsédante manière, tourne autour de ce qui le hante au plus profond : les yeux et la sphère-monde. Tout est contenu dans cet incessant va-et-vient entre les yeux et les boules sur lesquelles vient chanter sa voix. Chant singulier, inimitable transe où les mots s’imbriquent et roulent, dévalent la pente.
Le Facteur Cheval, tout aussi fabuleux personnage, chuta au cours d’une des ses tournées et trouva une pierre à l’allure bizarre : il venait de sentir la clef de voûte de son Palais idéal.
Les boules et les rêves font l’Histoire : une seule pierre, travaillée par la pluie et le vent, lie un artiste à un autre et nous invite vers les plus hauts sommets de l’imaginaire.
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13 exemplaires numérotés accompagnés d’un dessin original de Jean-Marie Queneau.
120 euros. -
787 exemplaires sur vélin.
13 euros.