Léon-Paul Fargue
Gros sel et pointes de feu
Aujourd’hui les tempes des hommes retentissent d’appréhension. Jamais encore le monde n’avait gonflé ses joues au point rouge de crever comme il le fait à cette heure. Et, que nous le voulions ou non, notre âme pressent la colère des démons qu’elle invente. Nous avons abordé carrément le tragique vrai : celui du bouleversement secret. Je vois souvent, dans quelque café, des buveurs de l’espèce la plus douce trouver le goût de la fin du monde dans leur vermouth. Il y a du macabre dans les prunelles, et le spectacle le plus gai, soleil, amours, ivresses, coups de cerveau, contient des fleurs de doute et des cloches de mort.
Nous connaissons bien le Léon-Paul Fargue parisien, arpenteur infatigable des XX arrondissements, le Fargue ami de Ravel, Satie, Bonnard, Gide et Valéry, le Fargue empreint de nostalgie de Lanterne magique, mais moins connu est son goût pour l’avant-garde qu’il partageât avec Jarry ou Larbaud avec qui il fût un des premiers défenseurs de Joyce et contribua au lancement d’Ulysse sur la scène littéraire. Les textes ici rassemblés, tous inédits en volume, sont les plus audacieux qu’il ait écrits. Sa prose, jamais aussi inventive, regorge d’images inattendues, d’incantations mélodiques et relève en cela du projet mallarméen de faire de la poésie la seule musique.
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20 exemplaires numérotés accompagnés d'un dessin original de Philippe Hélénon.
120 euros. -
480 exeplaires sur vélin ivoire.
21 euros.