Alain Fleischer
Descentes dans les villes
Trois photographies inédites de l’auteur.
La lumière du jour continue de décliner, elle se fait de plus en plus chaude, injectant du sang vermeil dans l’encre bleue de la nuit. Je me dis que j’ai eu bien raison de me lancer, c’est le bon moment, ce que je vais trouver au bout de ma course est ce que j’espère depuis toujours, ce qui s’accordera à moi, à mes rêveries, à ma vision de l’existence. Tandis que la descente se poursuit, je ne cesse de la reconnaître, de l’identifier comme descente : mouvement, traversée de lieux, passage d’une couche à une autre, continuité de l’espace et du temps.
En homme d’images Alain Fleischer met le mot en scène comme une silhouette. Malgré des descriptions précises et fluides de chaque instant, état ou émotion, la prose s’installe en forme de trompe-l’œil qui nous oblige à une inquiétante dérive : ces villes que l’on devine s’apparentent à des personnages que l’on voudrait reconnaître mais dont la clarté du visage résiste. Mémoire et déchiffrement sont au cœur de ce verbe sur lequel veille un œil kafkaien.
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24 exemplaires sur vélin ivoire sous couverture Arches, une photographie de l’auteur.
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976 exemplaires sur vélin ivoire.
18 euros.