Jean-Luc Parant

Des yeux de Dieu

Nombreux dessins de l’auteur.

Je ne verrai jamais mes yeux comme je vois ceux des autres. Et si dans un miroir je les regarde je ne les verrai jamais bouger mais toujours figés comme si je regardais les yeux d’un mort. Comme si quand je regardais les yeux d’un mort c’était les miens que je regardais dans un miroir. Comme si les yeux des morts étaient le miroir de nos yeux. Comme si nos yeux que l’on regardait dans un miroir étaient les yeux de notre mort.

Obsessionnelle, répétitive et envahissante, l’œuvre de Jean-Luc Parant est habitée par le désir de recouvrir la terre de milliers de boules qu’il a façonnées et de remplir le ciel de millions de mots qu’il a alignés. Il dérange l’écriture en la poussant à ses limites, c’est-à-dire aux points de contact avec une oralité rituelle, avec la danse, la musique. Dans un vocabulaire plastique et poétique simple, ses écrits tentent de réconcilier l’homme et le monde visible.
Dans ce volume il poursuit son épopée-ritournelle des yeux. Ces boules porteuses d’âme se font ici miroirs de l’univers pour donner un tour cosmogonique à la rêverie de cet artiste singulier.