Jacques Réda

Celle qui vient à pas légers

Illustrations de Pierre Alechinsky.
Édition augmentée d’un chapitre supplémentaire.

1999 ‒ 96 pages ‒ 14 x 22 cm

Nous, poètes occasionnels, pas même des pipeaux ou des harmonicas saisis au hasard par le Souffle, mais des roseaux ici et là taillés par l’un ou l’autre petit dieu de passage, et qui s’évanouit aussitôt qu’il a produit son air. A la longue c’est humiliant, et redoutable aussi, de n’être ainsi qu’un ustensile ou bien un lieu déshérité comme une impasse, comme un chambre d’hôtel où n’importe qui peut surgir, déballer sa valise, fixer jusqu’au noir absolu l’ampoule qui dévaste.

Celle qui vient à pas légers, c’est bien sûr la parole poétique, à la fois proche et insaisissable, étrange et familière, miraculeuse et maudite. Cet ouvrage, publié pour la première fois en 1985, réunit huit textes parus de 1969 à 1982 dans différentes revues dont la NRF. Essais ou poèmes, les deux en même temps, tous abordent de front la nature de la poésie, sa pratique, les joies et les tortures qu’elle occasionne inévitablement. Ils constituent une étape majeure de la réflexion poétique de Jacques Réda, non seulement sur son œuvre mais sur celles de ses aînés ou de ses contemporains (la même démarche anime les quatre Livres des reconnaissances que nous avons publiés).

Ces pas légers, ces frôlements d’ailes, cette musique et cette douceur – toutes les apparences d’un ange qui vous séduit, qui est peut-être l’ange lui-même, mais prêt à soulever brusquement le masque de son sourire.

ISBN : 978.2.37792.131.7
  • Nouvelle édition à 700 exemplaires en mars 2023.
    19 euros.